" Si vous ne savez pas où vous allez, au moins sachez d'où vous venez, dit le proverbe africain. Nous sommes en train de se laisser effacer notre histoire et notre patrimoine au profit de l'argent. Le patrimoine musical européen n'a que très peu d'endroits à Paris pour s'exprimer. Le refus politique de cette culture dont trop peu a été fait en France pour la transmettre aux jeunes est comparable (mais beaucoup moins visible) aux destructions au moyen orient. Elle préfigure bien d'autres. Il est vrai que la musique classique est assimilable à une religion (authencité du texte, communion des applaudissements, assemblées face aux musiciens, l'importance de l'interprète et du dogme qui l'entoure), faute à l'église d'avoir su répondre aux aspirations spirituelles d'une part importante de son peuple. Mais l'amalgame est dangereux : car le vide laissé par la destruction de nos temples aspirera une autre forme de prière bien moins conviviale. Comme la courtoisie et la langue française, la musique classique est un mur de notre maison en cours de démolition.
Il n'est pas certain que la maison suivante nous convienne mieux, y compris aux démolisseurs."
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