mardi 5 mai 2015

Pleyel ou Steinway ?

Un Steinway sinon rien ? 
Marianne. Dimanche 03 Mai 2015 
Emmanuel Tresmontant

" La diversité est adorable, disait Alain. Et l'uniformité, en ces temps de rapacité mondialisée, toujours suspecte. Affligé par la fermeture des manufactures Pleyel en 2013, le mélomane curieux peut se poser la question : pourquoi les plus grandes salles de concerts du monde sont-elles toutes équipées de pianos Steinway & Sons ?…".





Notre réponse :


Chopin déclarait : "un Pleyel sinon rien..."

Effectivement la diversité est adorable…Jouer et entendre Ravel ou Bach avec la même sonorité l'est moins ...
En effet, Steinway représente le piano que la majorité des pianistes peut jouer, un son qui ne déçoit pas mais qui ne fascine pas, alors que les pianos faits par Pleyel représentent autre chose.
Est-ce qu'un pianiste veut pouvoir obtenir à travers son instrument un son personnel, un son qui fera qu'on le reconnaîtra, un son qu'il pourra façonner à sa guise ?
Oui, mille fois oui !
C'est cela qui est possible avec les pianos de la période romantique tels que Pleyel, qui pour chaque exemplaire donne un son unique couplé avec le musicien qui le joue.

Steinway a démocratisé le piano, mais le son ne peut pas être magnifié par le toucher car il n'a que peu de marge de transformation; les grands pianistes tels que A. Cortot, jouait sur des pianos Pleyel qui lui permettait d'élargir l'échelle des nuances de leur partition.

Que vaut-il mieux ?
Que le plus grand nombre joue au détriment de la qualité ou que l'excellence serve de point de repère pour le plus grand nombre ?
Démocratie ou aristocratie ?
Je dirai les deux, cela dépend de l'usage.
A entendre nos amis pianistes, ils souhaitent se distinguer de la standardisation actuelle des pianos Steinway.
Quoi de mieux que d'avoir l'exact instrument jouant les partitions de la même époque ?
Ce qu'on a réussi avec les violons, les Stradivarius, les Guanerius et d'autres, peut être fait avec les pianos pour la période romantique. Il suffit de sortir ces merveilleux instruments des greniers.
C'est ce qu'il serait intelligent de faire à la Salle Pleyel, réunissant ainsi les différents instruments de la création musicale des 19 et 20ème siècles, pianos et acoustique d'une grande salle.



6 commentaires:

  1. Robert Marchenoir5 mai 2015 à 14:02

    Sauf erreur de ma part, on ne peut pas sortir les Pleyel des greniers (à supposer qu'ils ne soient pas passés à travers le plafond). Contrairement à un violon, un piano vieillit. Il est semblable à une voiture.

    Et encore, une très vieille voiture de valeur peut être restaurée avec succès (pour une somme pharaonique). Je n'ai jamais entendu parler de pianistes qui jouent sur des vieux pianos. Il doit bien y avoir une raison, qui ne tient pas qu'à l'argent.

    Les violons de collection anciens coûtent des sommes hallucinantes, et pourtant on trouve des mécènes pour les acheter et les prêter à des solistes. Si les pianos anciens offraient les mêmes possibilités, nul doute qu'on trouverait des mécènes pour en financer la restauration au profit de telle ou telle salle de concert prestigieuse, dans le but d'y accoler leur nom.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Heureux de vous lire à nouveau !
      Vous évoquez l'usure des pianos qui rendrait difficile leur emploi. Je ne suis pas d'accord.
      Pensez-vous que les Garnerius del Gesù, les Stradivaruis, n'ont pas été restaurés ?
      Pensez-vous que les instruments anciens servant à la musique baroque tellement à la mode, n'ont pas été restaurés ?
      Nous n'avons pas, nous les français, pris conscience de notre patrimoine. Les italiens étant, dans ce domaine, beaucoup plus intelligents et sensibles!
      Techniquement parlant, il suffit d'appliquer les règles anciennes d'harmonisation, telles que celles de Cl. Montal ou Sievers, pour retrouver les couleurs magnifiques de ces instruments. D'autre part, si j'ai accepté la gestion de la Salle Pleyel à partir de 1998, c'était justement pour faire évoluer le répertoire et faire découvrir au monde ce que lesdits responsables culturels du ministère de la culture s'appliquent à cacher.
      Nous aussi pourrions négocier nos instruments à plusieurs millions de dollars comme pour les violons…mais à quel prix aujourd'hui en France, est considérée la culture !?
      CM Tarditi

      Supprimer
  2. A âge égal le Stein est plus lumineux en concerti, Pour l'intimisme et couleurs nuancées Pleyel est plus "fin"
    Donc tout va dépendre du programme (et du toucher naturellement).
    Pour moi ils se valent compte-tenu de leurs "spécialisations possible)

    RépondreSupprimer
  3. A âge égal le Stein est plus lumineux en concerti, Pour l'intimisme et couleurs nuancées Pleyel est plus "fin"
    Donc tout va dépendre du programme (et du toucher naturellement).
    Pour moi ils se valent compte-tenu de leurs "spécialisations possible)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les pianos Pleyel ont vu le jour en 1809. La palette sonore s'est donc constituée bien avant Steinway qui d'ailleurs s'est servi de ces multiples inventions pour définir un piano certes plus percutant par un son uniformément rond mais impersonnel.
      Notre héritage français du 19ème siècle doit être non seulement reconnu mais exploité pour enrichir le domaine musical tout entier.

      Supprimer
  4. Je viens apporter ma modeste contribution d'amateur passionnée!j'ai joué sur un Pleyel et j'en ai eu les larmes aux yeux!la rondeur, la finesse, le velouté!Puis j'ai joué sur un Stenway, je sais moins en parler.....

    RépondreSupprimer